Ian Mwesiga: Au service des rêves

13 Juin - 26 Juillet 2025 Paris

Mariane Ibrahim a le plaisir de présenter Au service des rêves, une exposition personnelle des nouvelles peintures de l’artiste ougandais Ian Mwesiga. À travers une série de scènes énigmatiques, Mwesiga imagine des récits en équilibre à la lisière du réel, où la mémoire se fragmente à travers des perspectives mouvantes. Chaque œuvre dissout les frontières du temps, tandis que les récits vacillent dans une brume cinématographique. 

 

Avec des mondes suspendus entre lumière et ombre, mémoire et invention, chaque composition se tient entre réalité et souvenir, ni totalement ancrée ni entièrement à la dérive. Le travail d’Ian Mwesiga a longtemps été marqué par une forte présence de la figure humaine. Ainsi dans ces nouvelles œuvres, on retrouve son exploration d'un langage expressif et éloquent  grâce à un jeu d'ombres et de silhouettes. Les présences dans Ascension (2025) et View from the window (2025) apparaissent en transition entre différentes réalités, prises entre deux mondes. Tandis que les silhouettes descendent dans la nature ou disparaissent dans l’ombre, chaque corps marque une transition silencieuse. 

 

Dans la lignée du cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambéty, dont les mots « Le cinéma est une magie au service des rêves » inspirent le titre de l’exposition, Mwesiga fait écho aux rythmes de Mambéty par sa superposition de détails et de temporalités. L’artiste bouleverse l’immobilité, en morcelant et en réassemblant l’ordinaire, où des changements subtils subsistent comme des fragments superposés. 

 

Les vues des intérieurs d’Au service des rêves livrent des indices sur la façon dont le temps s’est déployé dans des espaces privés. View from the front, When the chairs turn, et Morning shadow II (tous de 2025), sont les traces de passages entre la présence et l’absence, où le poids persistant de la mémoire repose sur les objets. La plupart des témoins étant hors champ, seuls les objets subsistent dans le silence suspendu entre la toile et le regard du spectateur. 

 

Avec une précision technique, Mwesiga attire le regard vers les marges — là où commencent les ombres et où la perception se transforme. Le spectateur devient voyeur, observant des figures suspendues entre arrivée et départ. En tant que participant à ce récit non linéaire, le regardeur recompose des souvenirs et des possibles qui se déploient comme une mémoire cinématographique. 

 

Cette exposition propose des invitations plutôt que des réponses — à errer, à s’attarder, à ressentir l’appel des seuils et l’expansion des instants intermédiaires. Chaque toile est un passage, un moment de devenir, où les contours du réel s’adoucissent. 

 

Au service des rêves ouvre à Paris le 13 juin et se poursuit jusqu’au 26 juillet 2025.