Dans Harper’s Bazaar, l’auteur Jacques Simonian consacre un article à George Clinton à l’occasion de l’exposition collective Door to the Cosmos (2025) à la Galerie Mariane Ibrahim, aux côtés de Nick Cave, Michi Meko et Zohra Opoku. La présence de Clinton à Paris marque un moment significatif : celui où une figure légendaire de la musique américaine se révèle pleinement comme artiste visuel, poursuivant un imaginaire qu’il développe depuis les années 1970. Pionnier de l’afrofuturisme, il a construit avec Funkadelic et Parliament une mythologie où la célébration, l’humour, la critique sociale et la science-fiction composent une vision radicalement libre. Door to the Cosmos permet de considérer cette pratique dans son ensemble : non comme une reconversion tardive, mais comme la continuité logique d’un geste créatif total, reliant concert, image, narration et performance.
L’article explore les sources de son vocabulaire iconographique, notamment son personnage signature Atomic Dog, apparu dans les années 1980 et progressivement reconnu comme une œuvre à part entière. Il met en avant ses collaborations de longue date avec Pedro Bell et Overton Loyd, dont les dessins et compositions graphiques ont façonné l’identité visuelle du P-Funk, posant les bases d’une cosmologie artistique où les corps, les symboles et les récits se transforment et se répondent. Aujourd’hui âgé de 84 ans, Clinton poursuit cette traversée entre musique, dessin et sculpture avec une vitalité intacte, réaffirmant la force du jeu, de l’intuition et de l’imagination comme puissances créatives et politiques.
Texte extrait d’un article de Harper’s Bazaar France
