Dans son édition d’automne 2025, Crash Magazine consacre un article à la première exposition personnelle de Lorraine O’Grady en France, présentée à la Galerie Mariane Ibrahim. Figure majeure mais longtemps sous-reconnue de la scène artistique new-yorkaise, O’Grady s’engage dès les années 1980 dans les mouvements féministes et antiracistes, notamment en co-fondant sous le nom d’Alma Thomas le collectif des Guerrilla Girls, qui dénonçait l’exclusion des femmes — et plus particulièrement des femmes noires — des institutions artistiques. Le magazine revient également sur son texte fondateur Olympia’s Maid: Reclaiming Black Female Subjectivity (1992), qui a profondément influencé la manière d’aborder la représentation des femmes noires dans l’histoire de l’art.
L’exposition met en avant l’importance de la performance et du photomontage dans son œuvre. Portraits of the Artist as a Young Girl (1982) explore les étapes de la vie d’une femme noire dans l’espace public, tandis que The Clearing (2021–2022) imagine une scène familiale où se révèlent les héritages du colonialisme. Inspirée par la pensée d’Édouard Glissant et son concept de la Relation, O’Grady tisse des récits, des mémoires et des identités entremêlées. Son influence, longtemps sous-estimée, s’impose désormais avec évidence dans les débats contemporains.
