Le Centre des monuments nationaux invite l’artiste Raphaël Barontini pour une exposition carte blanche au Panthéon du 19 octobre 2023 au 11 février 2024 dans le cadre de son programme « Un artiste, un monument ».
Raphaël Barontini investit le Panthéon avec une exposition évoquant l’histoire et la mémoire des combats contre l’esclavage. L'artiste interviendra à travers une proposition composée de deux éléments forts et interdépendants : une installation monumentale, visible tout au long de l’exposition, et une performance inaugurée lors du vernissage, puis présentée au public le 22 octobre.
Dans ce haut lieu de la mémoire nationale, où sont honorées plusieurs personnalités ayant oeuvré en faveur de l’abolition de l’esclavage, comme Condorcet, l’abbé Grégoire, Toussaint Louverture, Louis Delgrès, Victor Schoelcher ou encore Félix Eboué, Raphaël Barontini souhaite mettre en lumière des figures héroïques de cette lutte contre l’esclavage, connues ou méconnues, ayant contribué à jouer un rôle marquant dans son abolition.
Ainsi, l’artiste a conçu une installation in situ, composée d’une haie d’honneur de drapeaux et de bannières. Les transepts nord et sud accueillent quant à eux, deux installations textiles monumentales. Plusieurs œuvres textiles de grand format seront suspendues à différentes hauteurs. Raphaël Barontini a créé une performance live qui sera présentée en avant-première lors du vernissage avec le groupe de carnaval Mas Choukaj et le musicien Mike Ladd.
Dans la nef du Panthéon, Raphaël Barontini souhaite « créer une fresque à la fois historique et sensible, créolisant les imaginaires, laissant une place primordiale aux acteurs et actrices du combat pour la liberté et l’égalité, ainsi qu’aux masses de personnes esclavisées anonymes. »
La première partie de l’installation textile et picturale sera installée sous forme de haie d’honneur à l’entrée du monument. Des bannières et drapeaux de grand format déployés de chaque côté de la nef présenteront les portraits stylisés de figures historiques du combat pour l’émancipation et l’abolition de l’esclavage.
La partie centrale et la plus monumentale de l’installation sera accrochée dans les transepts nord et sud du monument. Plusieurs oeuvres textiles de grand format composées de diverses strates seront suspendues à différentes hauteurs.
« Répondant directement aux peintures historiques de Jules-Eugène Lenepveu, Pierre Puvis de Chavannes et Jean-Paul Laurens, narrant certains épisodes de l’histoire de France, ces pièces textiles auront, elles aussi, une dimension narrative et viendront apporter un contre-point historique. » R. Barontini
L’installation dans son ensemble sera activée par une performance. Pour l’artiste, cette exposition doit également être « un moment collectif de réflexion et de partage sur une histoire encore douloureuse, dont la performance sera le symbole. »
La performance se déploiera en deux actes. D’abord une pièce sonore originale, composée en live par Mike Ladd suivie d’une procession collective d’un groupe de musiciens et danseurs d’un « mas » de carnaval antillais basé à Saint-Denis (93). Cette procession mettra à l’honneur les figures historiques honorées sur les bannières, formant le panthéon imaginaire de l’artiste.
Le résultat symbolique d’un tel processus de production plastique et participatif permet, selon Barontini, « d’allier des questionnements artistiques, historiques, sociétaux, favorisant des liens sociaux et culturels d’une grande valeur. »
Le projet sera réalisé en collaboration avec les Masters Stylisme et Textile de l’Ecole d’Art Appliqué Duperré à Paris.